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Le Chapitre Argentique

MMXXI

Quartier Mériadeck, l'idée d'une ville sur dalle

Qui ne connaît pas le quartier Mériadeck à Bordeaux ? Probablement les non-Bordelais. Par un jour pluvieux ou de grisaille, s'il vous arrive de déambuler derrière les visiteurs de la ville de Bordeaux, vous risquez d'entendre ces malheureux pousser des cris d'orfraie à la découverte de ce monde minéral aux arêtes à couper un bouchon de vin et aux volumes à écraser un canelé.
S'agit-il d'une cité en plein centre ville ? Ou au contraire les reliques d'une expérimentation urbaniste sponsorisée par des fabricants de ciment ? Ou encore faute de l'existence de la modélisation en 3D, le résultat obtenu, tant visuel que perçu, est loin de celui escompté. C'est un peu de tout cela dont il s'agit.

D'origine marécageuse, le quartier a connu des différentes vagues d'assainissement sur les cinq derniers siècles qui précèdent le XXIe souvent ponctuées par des conflits religieux et politiques. Au cours du XVIIIe siècle, se développe le quartier avec l'installation des artisans et une population constituée principalement de travailleurs. Un village dans une ville était Meriadeck. Avec son cimetière, ses écoles, son marché aux puces et ses bistrots, c'était le 18e de Paris où l'on y va en balade le dimanche. L'image du quartier et le désintérêt des municipalités de l'époque ont eu raison de son avenir dans une époque où le reste de la ville de Bordeaux entre de plein pied dans l'ère haussmannienne.
A la sortie de la guerre, le secteur n'est que ruines et délabrements, l'ancien Premier Ministre, M. Jacques Chaban-Delmas, devenu Maire de la ville a décidé de mener une transformation radicale de ce "village dans la ville". C'est ainsi que les cités dortoirs environnant l'agglomération bordelaise sont nées, elles étaient prévues pour reloger temporairement les habitants de Mériadeck avant de les happer pour de bon. Car un futur radieux - imaginé - et plus noble attend Mériadeck, après plusieurs études qui se succèdent entre 1955 et 1970, le quartier prendra de la hauteur. En ces temps des trentes glorieuses, on s'imaginait des années 2000 très aériennes, à commencer par des habitations, toute en verticalité, des places publiques surélevées et qui sait des voitures volantes (!). Au cours des années 1970, Mériadeck devint une ville sur dalle. Ce concept prône pour une séparation des modes de déplacement où la circulation automobile et piétonne sont étagées à des niveaux différents. Bien plus qu'une question de circulation, l'Urbanisme sur dalle repense l'approche de l'espace public : la dalle relie les immeubles d'habitation aux instituons publiques et des entreprises tertiaires par des allées larges, sans les nuisances liées aux automobiles; ces grandes étendues minérales sont ponctuées par des jardins et zones vertes qui devraient, on l'imagine, favoriser une certaine idée de vie de quartier. Capturé avec Nikon F2AS - noir et blanc sur Ilford HP5 Plus 400 Expiré en 2006 - Kodak Xtol | couleurs Kodak UltraMax 400 - Tetenal C41

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Le Citoyen
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Opposition de style (de façade)
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Vue sur un immeuble et la dalle
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Les pigeons Résidents
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L'entrée d'un hotel
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La fameuse dalle

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